Dans la nuit de dimanche à lundi 21
janvier 2013, une fuite de gaz s'est produite à l'usine Lubrizol de
Rouen. Son ampleur est telle que l'émission a été perçue de sa
base jusqu'à Paris d'une part et jusqu'à la côte anglaise dans
l'autre sens.
Malgré une puanteur insupportable,
provoquant sur son passage nausées et maux de tête chez les
habitants du département légitimement inquiets, les autorités des
services de veille sanitaire ainsi que le gouvernement ont affirmé
très rapidement qu'il n'y a aucun risque pour la santé*.
L'ensemble des médias a donc répercuté
immédiatement cette information, tançant également les milliers de riverains incommodés qui, cédant à la panique, ont inondé
d'appels le central des pompiers de la Seine-Maritime, complètement
saturé. À l'usine Lubrizol de Rouen, spécialisée dans les additifs pour lubrifiants, les équipes
présentes à 8h avec des masques sur le nez, détectent une
instabilité chimique dans l'une des cuves et supposent une
surchauffe tandis qu'une quantité importante de mercaptan
s'échappe dans l'air. Le ministère de l'Ecologie, pour sa part,
évoque une négligence.
Bonne nouvelle, le nuage n'est pas plus
toxique qu'un pet de dinosaure… la preuve : la subtance à
l'origine de cette odeur de putréfaction est parfaîtement
naturelle. Selon Wikipédia, le mercaptan est présent dans le sang,
le cerveau et d’autres tissus, animaux ou humains. C’est même
l'un des principaux responsables de la mauvaise haleine… Au niveau
industriel, le produit est justement utilisé pour son odeur :
melangé au gaz de ville, qui lui est inodore à l'origine, il permet
d'en détecter les fuites. Rassurant, non ?
Cependant, dans la nuit de lundi à
mardi, le nuage continue son voyage jusqu'en région parisienne.
La préfecture de Seine-Maritime a
attendu que l'odeur atteigne Paris pour déclencher son plan
particulier d'intervention (PPI). Une cellule d'information a été
enfin mise en place : 02 32 76 55 66. La trainée nauséabonde sera
même ressentie jusque dans le sud de l'Angleterre où elle a été
accueillie ainsi : au pays du parfum, cette fois-ci, ils se sont
trompés… Ah ces Français ! On ne peut pas les voir mais… on les
sent…
*Depuis Tchernobyl et son mémorable
nuage respectant la frontière, les informations provenant des
autorités et du plus haut niveau de l'état sont parfois soumises au
doute salutaire. En cas de sinistre majeur, la priorité est d'abord
d'éviter la panique puis d'empêcher les actions collectives contre
les éventuels responsables.