Guinée : l'épidémie d'Ebola s'étend au Liberia et en Sierra Leone

L'épidémie de fièvre hémorragique due au virus Ebola a tué 78 personnes en Guinée, sur 122 cas suspects recencés au 29 mars, a précisé le ministère de la Santé.

Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les fluides biologiques ou les tissus des sujets infectés : humains ou animaux, vivants ou morts.

Ebola tient son nom d'une rivière du nord du Zaïre (aujourd'hui RDC), où il a été repéré pour la première fois en 1976 et a fait 1 200 morts lors des épidémies les plus graves.

Selon le gouvernement guinéen, le virus identifié dans le pays est de type Zaïre*, une des cinq espèces de la famille des filovirus qui causent la maladie. Parmi les cas suspects, 22 ont été confirmés positifs au virus Ebola, pour moitié à Conakry, la capitale, les autres reste étant répartis entre Guéckédou et Macenta, deux villes du sud, épicentre de l'épidémie. A Guéckédou, 2 nouveaux décès de cas suspects ont été rapportés par MSF. Il y en a deux autres cas qui sont malheureusement en phase terminale, a annoncé un porte-parole, appellant à une mobilisation. Sur place, MSF tente d'enrayer la propagation de la maladie, contre laquelle il n'existe aucun vaccin ni traitement. Nous sommes confrontés à une épidémie d'une ampleur encore jamais vue par la répartition du nombre de cas sur le territoire, a rapporté Mariano Lugli, coordinateur à Conakry. Cela fait des années que L'Ong est intervienue lors d'épidémie Ebola mais les précédentes étaient beaucoup plus concentrées et concernaient des endroits plus reculés.

Plusieurs cas suspects, dont certains mortels, ont été signalés dans les pays voisins de la Guinée : Liberia et Sierra Leone.

Le 26 mars, le Liberia comptait 27 personnes sous surveillance médicale», indique l'OMS.

Foya (région de Lofa au nord Liberia) reste le seul district où ont été signalés des cas, suspects ou confirmés, de fièvre Ebola.

Au total, 7 échantillons prélevés sur des malades adultes suspectés d'être atteints de fièvre hémorragique virale ont été examinés. 2 étaient positifs au virus Ebola, a informé l'OMS, rapportant les chiffres du ministère libérien de la Santé qui a recencé 2 décès : une femme de 35 ans, morte des suites d'Ebola, et un homme dont les analyses étaient négatives.
Mais l'inquiétude grandissait lundi à Monrovia, la capitale libérienne, où la soeur de la femme décédée s'est rendue en taxi après l'avoir assistée. Selon le ministre libérien de la Santé, Walter Gwenigale, les autorités ont placé cette femme à l'isolement mais craignent qu'elle ait pu contaminé le chauffeur et 4 membres de sa famille ayant effectué le voyage avec elle.
Sylvain Baize, directeur du Centre national de référence (CNR) des fièvres hémorragiques virales, basé en France (Lyon), qui a posé le diagnostic de l'Ebola en Guinée affirme que c'est la première fois qu'une épidémie de l'ampleur de celle sévit en Guinée est localisée en Afrique de l'Ouest. En Guinée, c'était surtout Lassa. Ce virus endémique circule dans toute l'Afrique de l'Ouest… Mais il peut y avoir la fièvre jaune, ou le virus Crimée-Congo (FHCC) aussi explique le chercheur.
Le seul moment où on a entendu parler d'Ebola en Afrique de l'Ouest, c'était en 1994 en Côte d'Ivoire, lorsque le virus de type
Taï Forest a été retrouvé chez des chimpanzés.La deuxième surprise a été de découvrir dans les échantillons prélevés sur les malades, l'espèce Zaïre* et pas Taï Forest. Cela démontre une progression conséquente du virus au niveau géographique.