Maxime Gaget : 5 ans ferme requis contre son ex-compagne qui l’a torturé
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- Catégorie : Actualité France
- Publié le Jeudi, 09 Avril 2015 18:33
La violence conjugale n’est pas seulement une affaire de
force réservé à un seul sexe :Si une femme meurt tous les 3 jours en
France sous les coups de son conjoint, un homme subi le même sort tous les 13
jours. Les associations de lutte contre les violences conjugales comptabilisent
environ 7 000 plaintes d’hommes battus chaque année.
Brûlures de cigarettes ou avec un couteau chauffé à blanc, ingestion forcée d'éponges ou de produit lave-vitres, ce sont quelques unes des multiples tortures endurées par Maxime Gaget, 37 ans.
Battu et humilié pendant 15 mois par son ex-compagne de 43 ans, elle est jugée ce 9 avril devant le tribunal correctionnel de Paris.
Les actes reprochés à Zakia Medkour vont au-delà de la violence, estime Aurélie Belliot, la procureure qui a réclamé le maximum de la peine encourue, 5 ans de prison ferme assortie d’un mandat de dépôt. Le jugement a été mis en délibéré au 28 mai.
Certains sévices subis par la victime s’apparentent à des actes de torture et aurait pu conduire Zakia Medkour aux assises, insiste la magistrate en décrivant de surcroît des actes de violence psychologique : brimades, isolement, destruction de l’estime de soi, contrôle total de l’autre… Il ne s’agit pas d’un dossier de violence conjugale comme les autres, résume la procureure, évoquant une inversion des rôles avec une femme bourreau et un homme victime.
Maxime Gaget avait rencontré Zakia Medkour en 2007 sur Internet Il avait emménagé 7 mois plus tard avec elle dans le studio où elle vivait avec ses 2 enfants. La romance a vite tourné au cauchemar. Lorsque Maxime Gaget est licencié, Il devient une sorte d’esclave domestique. Zakia Medkour l’oblige à dormir sur le sol dans l’entrée, sans accès à la salle de bain. Il est dépouillé de ses économies, privé de ses papiers d’identité et cartes de crédit. Menacé d’être dénoncé comme pédophile s’il se rebelle.
Pourquoi ne pas avoir réagi ?
Au début, il y avait les sentiments, puis la peur et la honte. C’est dur pour un homme d’admettre se faire battre par une femme, explique à la barre, Maxime Gaget, Je restais aussi pour protéger les enfants, a-t-il également argumenté.
Un psychiatre invoque une personnalité immature, mal structurée dans son identité, ayant le sentiment d’exister à travers la maltraitance subie, rappelant son enfance marquée par les brimades d’autrui.
Les avocats de la défense ont également plaidé le parcours chaotique de leur cliente, dont le père s’est suicidé. Après une adolescence en institutions, elle a été mise enceinte par un homme qui l’a abandonnée puis a elle sombré dans une dépendance à l’alcool.
Pour réclamer une peine assortie du sursis, ils ont invoqué un état bipolaire. Selon eux, Zakia Medkour n’était pas dans son état normal à l’époque des faits. Toutefois, les experts psychiatres n’ont pas confirmé cette pathologie et ont jugé la prévenue responsable de ses actes.
Mes colères, c’était toujours sous l’emprise de l’alcool, a déclaré de son côté Zakia Medkour, qui assure ne pas tout se rappeler… C’est vrai … mais elle buvait tous les jours, a confirmé sa fille, lors de la procédure.
Si je n’étais pas bien, il n’était pas bien non plus. Il a eu à plusieurs reprises l’occasion de partir de chez moi et il ne l’a pas fait, a souligné, Zakia Medkour. Je demande pardon à Maxime Gaget. Je ne suis pas sans cœur, a-t-elle sangloté à l’issue de l’audience où elle a reconnu les violences. Sans manifester d’empathie pour sa victime.
Pour
briser le tabou des hommes battus, Maxime Gaget témoigné des son calvaire conjugal dans un livre : Ma compagne, mon bourreau, paru le 12 février aux éditions Michalon.