Kiev : Emprisonnée pour avoir cuit un œuf sur la flamme éternelle
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- Catégorie : It's a strange, strange world...
- Publié le Mardi, 19 Avril 2011 11:57
A l'heure de la polémique autour de la destruction de l'œuvre
photographique Piss Christ exposée au Musée d'Avignon…force est de constater une fois de plus que la tolérance face à
l'expression artistique et au blasphème ne sont pas les mêmes partout…
L'artiste, Anna Sin'kova l'a appris a ses dépens.
Le 16 décembre
2010, elle fait la cuisine sur la flamme éternelle à Kiev. Elle est
arrêtée 3 mois après, accusée de profanation de tombe et risque 5 ans de
prison.
Le 11 avril, la cour d’appel de Kiev a refusé de la libérer sous caution.
Anna Sin’kova, 20 ans, est à la tête du collectif artistique ukrainien La fraternité de Saint-Luc. Elle a envoyé ce commentaire à France 24 via son avocat :
Je ne regrette pas une seconde cette performance, même après avoir été
interrogée pendant plus de quatre heures, sans mon avocat, et malgré les
pressions auxquelles j’ai été soumise en prison. Les accusations contre
moi sont absurdes et ridicules.
Ce n'est pas l'avis d'une autre
artiste russe, pourtant rompue aux accusations de ce genre, Lena Hades.
Ses tableaux étaient accusés d"inciter à la haine de la nation et elle a
par ailleurs soutenu le collectif artistique Voina qui a dessiné un
pénis géant sur un pont de Saint-Pétersbourg.
Les limites de ce
qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas sont définies par les
artistes eux-mêmes. Certains sont prêts à copuler en public… Mais Anna a
agi avec insolence et bêtise, dit-elle. C’est blasphématoire faire ce
type de "performances" sur un lit d’honneur où reposent des gens dont la
vie s’est terminée de façon tragique. Cette attitude vis-à-vis de la
mémoire de nos ancêtres est le signe d’une très mauvaise éducation. On
ne lui a certainement jamais dit qu’il ne fallait pas danser sur les
tombes. Nous oublions les leçons de l’Histoire et recommençons les mêmes
erreurs.