La région de Sydney, particulièrement
touchée par la sécheresse, lutte depuis le 16 octobre contre de
violents incendies.
S'ils sont fréquents en Australie pendant l'été
austral, de décembre à février .
Ils sont cette fois d'une ampleur
sans équivalent au cours des cinquante dernières années…
Malgré
le travail acharné de plusieurs milliers d'hommes dont une majorité
de volontaires, les pompiers sont confrontés à des murs de flammes
assortis de conditions météorologiques hostiles : températures
plus élevées que la normale, un air très sec et des vents
violents. Ils ne parviennent pas encore à maitriser la situation.
124 000 hectares ont brûlé en Nouvelle-Galles du Sud. Le brasier
a détruit plus de 200 maisons et en a endommagé 120 autres, notamment dans les Montagnes Bleues, à une centaine de km à l'ouest
de Sydney. Malgré cela, il n'y aurait qu'une seule victime
décédée : un sexagénaire est mort d'une crise cardiaque en
tentant de protéger son logement. D'autre part, le pilote d'un
canadair qui s'est écrasé au sud de Sydney, est toujours porté
disparu.
Pour mieux maîtriser les flammes les
pompiers ont procédé à la technique du brûlage qui réunit deux foyers en un seul. Il s'agit de brûler les broussailles
entre les deux pour les priver de leur combustible, a
expliqué, Shane Fitzsimmons. Ils ont aussi créé plusieurs
pare-feux, des bandes dégagées de toute végétation, qui stoppent
le feu, là encore faute de combustible. Les prévisions météo
sont aussi mauvaises que possible, a-t-il encore ajouté. Des
vents qui se renforcent jusqu'à 60, voire 90 km/h…
Si un
rafraîchissement des températures ce jeudi a réduit la puissance
des incendies, 66 foyers restaient toujours actifs, dont 24 hors de
contrôle.
Selon une enquête des services
d'incendie, un des foyer les plus violents, près de Lithgow, a
été déclenché par des exercices d'entraînement militaire à
l'explosif menés le mercredi 16 octobre. Ce feu, désigné comme
l'un des plus dangereux, est toujours actif. Jeudi, le périmètre de
l'incendie s'étendait sur plus de 300 km. Mark Greenhill, maire des
Montagnes Bleues et représentant toutes les communes de cette zone,
demande des comptes à l'armée. Il a fait part de son indignation :
J'aurais espéré que lors d'une journée pareille, très sèche
et venteuse, l'armée australienne se serait doutée que ce n'était
pas une bonne idée de mener de tels exercices ! a-t-il fustigé.
Le ministère de la Défense, lui n'a
pas encore commenté les conclusions de l'enquête…
Ça n'a pas été commis de manière
délibérée, c'est l'effet involontaire d'une activité de routine,
a commenté Shane Fitzsimmons. Le chef des pompiers a affirmé que
l'armée avait pleinement collaboré à l'enquête.
Selon le Climate Council, qui s'appuie
sur les données du Bureau de la météo d'Australie, 2013 pourrait
ainsi devenir l'année la plus chaude en Australie depuis le début
du relevé des températures.
Les scientifiques souligne
l'augmentation des vagues de chaleur en Asie, en Europe et en
Australie et estiment que cela va continuer en intensité et en
fréquence, a déclaré Christiana Figueres, responsable climat
à l'ONU.
Nous payons déjà un prix élevé
pour le CO2.Nous payons le prix avec les sécheresses et maintenant
avec les feux, a-t-elle insisté, déplorant implicitement la
décision du nouveau Premier ministre australien de supprimer une
taxe sur les dégagements industriels de CO2. Tony Abbott, Premier
ministre du gouvernement conservateur élu en septembre, a promis,
notamment auprès des grands groupes miniers, d'abandonner la taxe
carbone, instaurée par le précédent gouvernement (travailliste…)
Dans un entretien avec ABC, l'ancien vice-président Al Gore et
co-lauréat du prix Nobel de la Paix 2007 avec les experts du climat
du Giec, a critiqué les déclarations de Tony Abbott qui rejetait la
possibilité d'un lien de cause à effet entre le réchauffement
climatique et les feux de brousse. Ça me fait penser aux politiques
soutenues par les lobbies du tabac, déclarant que le tabac et le
cancer du poumon n'ont aucune corrélation, a insisté Al Gore.